J'ai rencontré une légende qui "parle" de légende
De loin, le nom précéda l'homme.
Je me définis comment une enfant de la télé, car à l'époque où les programmes de la télédiffusion avaient une fin, je pouvais quelque fois les suivre, jusqu'à ce que sur l'écran il ne reste que ce qu'on appelle la "neige" dans le milieu.
Allez savoir pourquoi je ne m'arrêtais pas à la mire! Elle était pourtant accompagnée d'un signal aigu, pas forcément agréable.
Peut-être feu mon père a-t-il amené cela avec sa passion et sa pratique de la photo, auxquelles il m'a mêlée, tantôt sujet, tantôt assistante en chambre noire, témoin de la magie, de la révélation et des montages artistiques.
Peut-être est-ce aussi un peu d'avoir eu cette opportunité de découvrir les centrales téléphoniques et la transmission, en l'accompagnant à son travail.
Tout ceci pour dire que le parcours de l'information, son ou image, fait partie de ma vie depuis longtemps.
Et, comme un fait exprès, la piqûre a bien pris dans la famille : poètes, dramaturges, romanciers, peintres, photographes, vidéastes et cinéastes, nous faisons nôtre la conservation de la mémoire, par les écrits, l'image et le son.
C'est ainsi que son nom est arrivé à mes oreilles de lycéenne, porté par celui qui le citait, chaque fois qu'il ouvrait la bouche, en parlant de cinéma et qui est devenu Mister Clap.
Mister Clap - Tony COCO-VILOIN
Crédit Photo : Nouvellesemaine.fr
Parce qu'on a quelque chose à dire.
Christian LARA est dépeint comme un homme de caractère, par ceux qui l'ont connu longuement et que j'ai croisés.
Cette description tient la route, de mon point vue, si l'on s'en réfère à sa filmographie et l'engagement qui transpire de ses scénarios.
Pour faire autant avec si peu, il faut bien avoir la tête vissé sur les épaules et une motivation certaine.
A la question pourquoi fait-on des films, il répondait "parce qu'on a quelque chose à dire" et tant qu'il a pu, il l'a fait, entouré de ses comédiens solidaires, voire fétiches, avec longtemps l'amer constat son pays ignorait sa démarche et ses choses à dénoncer, montrer, expliquer, illustrer... dire.
Comment s'est-on rencontrés?
Le point de jonction, entre le metteur en scène Guadeloupéen et moi, est l'acteur et ami de longue date de Christian Lara, Luc Saint-Eloy, au détour d'une interview entendue sur un média dit national, à propos du film "1802 , l'épopée Guadeloupéenne", leur second film ensemble, après "Sucre amer" en 1997.
Par la suite, c'est le film "Al" qui nous réunit, tout en rassemblant un public particulièrement ému à chaque projection du film, où Luc interprète un rôle poignant, sous la réalisation de Christian.
Pour cette interprétation, Luc Saint-Eloy sera nommé aux Sotigui Awards 2021 dans trois catégories prestigieuses et ramène le trophée au pays Guadeloupe : Meilleur acteur de la diaspora, Sotigui du public et LE Sotigui d'or.
Cette triple nomination représente :
- Une juste reconnaissance de son talent d'acteur
- La valorisation de son engagement constant pour promouvoir la culture ultramarine
- À travers son travail dans le théâtre et le cinéma, il contribue activement à faire rayonner cette culture au-delà des frontières.
Luc SAINT-ELOY
Comédien - Metteur en scène
Réalisateur
Directeur d'une compagnie de théâtre
Une légende parle d'une légende
Si vous avez manqué les diffusions, soyez au rendez-vous le 9 octobre pour sa sortie nationale.
Connu pour être le dernier film de Christian Lara, "L'homme au bâton" est sa vision de l'étrange affaire qui a fait coulé l'encre et courir les hypothèses les plus mystiques.
Synopsis
Tout public
Deux femmes sont retrouvées un matin en Guadeloupe, battues à mort à coups de bâton.
Cela suffit pour que la rumeur parle du retour de « l’homme au bâton », personnage énigmatique qui a défrayé l’actualité en 1956 en assassinant - avec le même protocole-plusieurs femmes sans être arrêté.
Le capitaine Pierre Mombin et le lieutenant Mélissa Louis-Joseph, chargés de l’enquête, vont tenter d’élucider les crimes du présent en ré-ouvrant l’enquête des meurtres non élucidés en 1956.